Comme tant d’autres personnes secouées, touchées par cette crise sanitaire qui n’épargne personne, nos communautés et nos Sœurs, où qu’elles soient, ne restent pas en marge de ce qui se joue et s’inscrit dans l’histoire de l’humanité.
Nous intensifions nos temps de prière, nous unissant aux différentes propositions et recommandations de nos paroisses, de nos diocèses (Strasbourg, Besançon, Congo, Centrafrique, Cameroun, Togo, Brésil) et de l’Eglise universelle pour invoquer, supplier le Seigneur afin qu’il délivre le monde de l’épidémie du Covid-19 qui suscite peurs, traumatismes, inquiétudes dans les cœurs de tant d’hommes et de femmes à travers le monde.
Voici quelques témoignages de nos communautés ; ils illustrent ce qu’elles vivent au quotidien avec les gens, dans leurs villages, villes et quartiers.

Au temps du Coronavirus, la fraternité renforcée à Ensisheim

Soutien scolaire
A la suite d’un appel de Caritas, je me suis engagée à assurer, à domicile, le soutien scolaire de 2 enfants d’une famille marocaine, dont Anass, 7 ans, en classe de CE1.
Confinement actuel oblige, il faut trouver une manière d’agir adaptée à la circonstance. Amélie, la maman d’une camarade de classe accepte de me transférer, par internet, les devoirs proposés par la maîtresse. J’imprime les feuilles respectives et les glisse, à la faveur d’une promenade, dans la boîte aux lettres de la famille. Le Covid, heureusement, n’empêche pas les communications téléphoniques, et l’aide à la famille prend une dimension nouvelle et plus large.
Sr Cécile

« Dites-le avec des fleurs »
Pour pallier au sentiment d’isolement des résidents en Ehpad, j’ai proposé de confectionner des fleurs en papier. Des enfants et des jeunes en cheminement vers un sacrement ont été sollicités pour réaliser des fleurs aux diverses couleurs, symboles des pensées fidèles et affectueuses des jeunes et des moins jeunes. Ces fleurs seront remises aux résidents, par le personnel le matin, de Pâques.
Sr M. Estelle

Messages
De multiples messages circulent, de nombreuses communications sont données et reçues : nous expérimentons un accueil virtuel réciproque, une écoute qui se fait neuve, un souci partagé d’avoir des nouvelles les uns des autres. Des relations anciennes se réveillent, des liens de fraternité et de solidarité se créent et se renforcent.
Et notre prière communautaire s’en trouve élargie et renouvelée.

Communauté de Hilsenheim

Confinement, est-ce que cela peut s’accorder avec liens, solidarité, fraternité et joie ?
Oui et nous le vivons fortement dans notre village à Hilsenheim.
Quelques petites actions :
– Depuis le début du confinement, chaque soir une bougie éclaire la fenêtre de la communauté et celles des voisins pour signifier le lien avec le personnel soignant, mais aussi le lien entre nous. De temps en temps, fusent des applaudissements pour  tous ceux qui sont engagés dans la lutte  dans les hôpitaux, et les enfants agitent des clochettes. Solidarité et bonne humeur dans le quartier.
– Dimanche, à l’EHPAD St Martin, après-midi exceptionnelle. Pour rompre un peu la solitude des personnes âgées confinées dans la chambre depuis des semaines, un monsieur du village a proposé une petite animation dans la cour de l’établissement avec orgue de barbarie et chants. Un moment de pur bonheur pour les résidents qui ont pu aller aux fenêtres, ou sur les balcons. Un peu d’air frais, un peu de musique. Geste tout gratuit de la part de l’animateur et joie rayonnante sur les visages des personnes.
– La mairie du village a déposé à la boulangerie et à la boucherie une liste de gens qui cherchent les commandes que les personnes seules ont fait chez eux par téléphone. Les apporter à domicile crée un lien, offre un sourire et peut être rassurant. Attention et présence à ces personnes seules.

Communauté du généralat

Le temps du confinement nous laisse percevoir :
– Le passage de l’hiver au printemps : nous découvrons et admirons la beauté de la nature à travers ces cerisiers en fleurs ; nous avons la chance d’être entourées d’un jardin où, en cours de journée, nous pouvons prendre l’air, contempler les belles fleurs, désherber, préparer les sillons pour les futurs légumes.

– Le passage de l’isolement à l’ouverture : des liens de solidarité se tissent, l’entraide se vit dans le quartier (un couple de voisins s’est proposé de nous faire les courses une fois par semaine), les plus jeunes font les achats pour les aînées…
Chaque soir, à 20h, nous ouvrons nos fenêtres et nous nous joignons à nos voisins pour ovationner, encourager et soutenir le personnel soignant ainsi que les nombreuses personnes qui travaillent dans l’ombre, au risque de leur vie, pour faire vivre des milliers de personnes.
– En communauté, chacune se rend disponible pour accomplir les tâches matérielles du quotidien. Le fait d’être confinées nous offre l’occasion de mieux nous connaître, de partager profondément nos expériences, nos compétences et nos savoir-faire respectifs.
Nous avons à cœur de prendre des nouvelles de nos Sœurs, de nos familles, voisins et amis et, pour que la bonne humeur soit maintenue, nous laissons également de la place à la détente commune, certains après-midis, tels les jeux de société…
Cependant, le travail administratif se poursuit comme à l’habitude, avec la gestion des nombreux imprévus que nous essayons de vivre ensemble dans la confiance et l’abandon à la Providence.